Plusieurs organisations de la Société civile rassemblées en synergie ont déposé, hier mercredi 25 février, un mémorandum au cabinet du Chef de l’Etat. Celui-ci est en rapport avec la situation qui prévaut dans la partie Nord-Est de notre pays. Le dépôt de ce document est intervenu à l’issue de la «journée de sensibilisation et d’action citoyenne sur la situation qui prévaut à l’Est du pays », organisée au Centre culturel Boboto. Des copies du même mémo sont réservées aux présidents de deux chambres du Parlement.
Floribert Chebeya, qui a fait l’économie du document, a renseigné qu’il s’intitule : « Violation de la Constitution ». De manière générale, les Ongs de la Société civile dénoncent l’entrée massive des troupes rwandaises et ougandaises sur le territoire congolais, la violation massive des droits de l’homme et du droit international humanitaire, etc. De même, les signataires stigmatisent le défaut de qualité chez les personnes ayant signé les accords qui ont permis aux armées ougandaise et rwandaise de revenir camper au Congo. Elles déplorent aussi le fait qu’ils n’aient pas été discutés au préalable en conseil des ministres. La Société civile relève aussi la déstabilisation des institutions républicaines née de cette situation. Vu ce qui précède, les signataires du mémo recommandent au chef de l’Etat de rendre publics tous ces accords qui demeurent jusqu’ici un sujet tabou, de mettre fin au chevauchement entre institutions en vue de permettre le fonctionnement harmonieux de chacune d’elles conformément à la Constitution, de dédommager les victimes des exactions commises par les FDLR et la LRA, etc. A l’Assemblée nationale, ils recommandent la convocation d’une session extraordinaire dans le but d’examiner la question liée à la signature desdits accords, notamment pour la traque des rebelles ougandais en Province Orientale et rwandais au Nord- Kivu. Z’Ahidi Ngoma contre l’exportation de la crise rwandaise au Congo Plusieurs personnalités du monde scientifique et politique ont fait des exposés en marge de cette journée. Dans le lot, on peut citer Arthur Z’Ahidi Ngoma, Vincent Lunda Bululu, Jean-Pierre Lola Kisanga, Ndjoli, Eve Bazaiba, Prof. Biyoya, Emery Okundji, etc. L’ex-vice-président de la transition refuse de croire à la thèse d’une crise congolaise à l’Est du pays. Il s’agit, selon lui, d’une crise rwandaise exportée au Congo. Dénonçant le vide institutionnel en vue avec le séisme qu’on observe à l’Assemblée nationale, Z’Ahidi Ngoma pense que la paix durable dans les Grands lacs passe par la tenue d’un dialogue inter-rwandais. Face à ce qui se passe, notamment des pressions politiques mettant en péril la jeune démocratie, il s’est dit déçu. Avant de déclarer : « les espérances suscitées par les élections sont déçues ». Il s’est plaint de constater que pendant que l’accord militaire congolo-rwandais demeure secret chez nous, les Rwandais en sont pleinement informés grâce à un débat organisé au niveau de leur parlement. Z’Ahidi a émis un doute épais au sujet du retrait des troupes rwandaises : « personne ne peut assurer que les soldats rwandais vont tous rentrer chez eux », a-t-il martelé. Lola Kisanga : « John Garang était Congolais » A son tour, le Rapporteur adjoint du Sénat a retracé l’histoire de la rébellion ougandaise (LRA), en faisant des révélations troublantes. Avant d’expliquer comment elle est parvenue à massacrer dernièrement les populations congolaises. Jean-Pierre Lisanga a soutenu que feu John Garang fut un citoyen congolais, originaire du territoire de Faradje, localité d’Aba, dans le district du Haut-Uélé. C’est grâce à la magie de grandes puissances, par le régime d’Ouganda interposé, a-t-il indiqué, qu’il s’est retrouvé à la tête d’une rébellion armée basée au Sud- Soudan. Objectif : déstabiliser le régime de Khartoum. Celui-ci, ayant compris le piège, avait décidé à son tour de parrainer la rébellion ougandaise de LRA. C’est ce qui expliquerait, selon Lola Kisanga, les massacres actuels perpétrés dans le Haut-Uélé, et singulièrement à Faradje, où six villages ont été incendiés par des éléments de la LRA en errance. Leur chef, Joseph Koni, vit actuellement à Khartoum, bien protégé, a renseigné le Rapporteur adjoint du Sénat. S’agissant de la déclaration des autorités militaires congolaises selon laquelle 80% des objectifs ont été atteints pour ce qui est de la traque des FDLR, Lola Kisanga ne le partage pas. A son avis, l’objectif principal des opérations militaires conjointes était tout simplement l’éloignement des FDLR de la frontière congolo-rwandaise où ils constituaient une source d’insécurité pour le régime de Kigali. Au lieu de traquer les rebelles Hutu rwandais, les armées congolaise et rwandaise, affirme Lola Kisanga, se sont contentées de les « relocaliser » dans des sites jugés moins nuisibles au pouvoir en place à Kigali. Le sénateur Ndjoli stigmatise un Etat « néant » ! Le sénateur Ndjoli qui, se fondant sur des théories scientifiques, a démontré que « les Etats naissent, grandissent et meurent ». Et d’ajouter que ceux qui résistent le doivent à leurs leaders. Or, avec un leadership faible, l’armée, la police et les services de sécurité qui n’existent qu’en théorie, souligne-t-il, il est difficile de résister à cette donne. C’est pourquoi, dit-il, face à un manque criant d’existence d’un Etat avec ses attributs, la souveraineté nationale est aujourd’hui sujette à caution. Raison pour laquelle, il faut résister à toutes les tentatives tendant à faire du Congo un espace « anaétatique ». Son collègue, Vincent Lunda Bululu, tout comme le député Emery Okundji ,ont aussi émis des réserves quant au retrait des soldats rwandais, selon le calendrier officiel annoncé à cet effet. Car, expliquent-ils, aussi longtemps que leur nombre reste inconnu, on ne peut pas déclarer qu’ils sont tous partis. L’UDPS annonce une marche pour le 18 mars S’exprimant au nom des « Compagnons d’Etienne Tshisekedi », un orateur a annoncé une marche pacifique de protestation que compte organiser l’UDPS le 18 mars prochain. Objectif : dénoncer les velléités de balkanisation de notre pays, le flou qui entoure jusqu’ici les accords bradant la souveraineté nationale conclus avec l’Ouganda et le Rwanda, etc.