jeudi 12 mars 2009

La justice rwandaise rejette une demande de remise en liberté de Nkunda

KIGALI (AFP) — Une tribunal de Kigali a rejeté mercredi une demande de remise en liberté du chef rebelle congolais Laurent Nkunda, détenu au Rwanda depuis son arrestation le 22 janvier.

"La requête faite par la défense de l'accusé reste sans fondement", a jugé le tribunal de première instance de Nyarugenge dans la ville de Kigali, en demandant à l'avocat de Laurent Nkunda de "recourir à d'autres instances judiciaires compétences".

Me Stéphane Bourgon, défenseur canadien du chef rebelle, qui avait demandé la "libération immédiate et sans condition" de son client, a indiqué à la presse qu'il allait faire appel de la décision du tribunal.

Le général Nkunda, chef des rebelles congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), avait mis en déroute dans le Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo) l'armée congolaise en octobre 2008.

Mais à la suite d'un retournement d'alliance, les armées congolaise et rwandaise ont lancé le 20 janvier une opération conjointe sans précédent contre le CNDP et les rebelles hutus rwandais dans l'est de la RDC, qui a abouti à l'arrestation de Nkunda le 22 janvier au Rwanda.

Le président congolais, Joseph Kabila, avait annoncé le 31 janvier à Kinshasa que le processus d'extradition du chef de la rébellion du CNDP était en cours.

Crise à l'Assemblée nationale: les étudiants du Sud-Kivu opposés à la destitution de Vital Kamerhe

Rombaut Ot. (Kinshasa)


" Excellence, nous voulons vous exprimer notre refus catégorique et opposition farouche à la destitution de l'honorable Vital Kamerhe, car sa destitution serait une trahison et un affront pour ses électeurs que nous sommes ".

Ces propos sont contenus dans une lettre adressée au président de la République Joseph Kabila par les étudiants du Sud-Kivu réunis au sein de la représentation des étudiants du Congo/section Sud-Kivu (REC), dont copie a été réservée notamment au président du Sénat de la RDC, au Sg de l'Onu, au président de l'Ua, aux patriotes congolais.

De prime abord ces jeunes gens expriment leur consternation après avoir appris l'action initiée par l'AMP visant à pousser à la démission les membres du bureau de l'Assemblée nationale.

Ils rappellent que nul n'ignore que la chambre basse du parlement est un espace vital pour l'expression démocratique en RDC. Cette institution de haute portée politique, soulignent-ils, a, jusque-là, été administrée des mains de maître par l'honorable président Vital Kamerhe, " notre élu du Sud-Kivu ".

Pour justifier leur soutien au n° 1 de l'Assemblée nationale, les étudiants du Sud-Kivu se réfèrent au rôle joué par ce jeune politicien au moment sombre de l'agression et de l'occupation de notre pays par les forces du mal. Au péril de sa vie, il n'a épargné aucun effort pour le retour de la paix en RD Congo, affirment-ils. " Depuis l'accord de Lusaka en 1998, il a agi avec tact et probité pour amener les belligérants à un terrain d'entente " font savoir les étudiants du Sud Kivu.

Ceux-ci rappellent, en outre, au chef de l'Etat que Vital Kamerhe a été le porte-étendard de sa vision dont la vulgarisation a permis son élévation au sommet de l'Etat.

Le REC est également revenu sur les sacrifices consentis par le leader du Sud-Kivu pour l'implantation et le rayonnement du PPRD dans tous les coins recoins du pays.

Face au déni et dédain dont l'un de grands contributeurs à la victoire de Joseph Kabila à l'élection présidentielle est l'objet de la part de l'AMP en général et du PPRD en particulier, les membres du REC " dénoncent avec la dernière énergie cette relève forcée qui tend à parachuter " dans l'entourage du chef de l'Etat les opportunistes de la 25ème heure.

Dans leur lettre, les étudiants du Sud-Kivu stigmatisent aussi la course effrénée au pouvoir de certains politiciens de leur province.

" Nous pensons qu'il est sage, que les problèmes de l'AMP trouvent solution dans l'AMP et non sur la place publique car un conflit au sein de cette famille n'est qu'un scandale public ", conseillent ces jeunes gens. En tout état de cause, ils invitent le chef de l' Etat à tenir compte de 93.000 voix accordées à Vital Kamerhe et de la confiance dont il jouit auprès de la majorité des députés nationaux, cela en vue de sauvegarder l'unité nationale et la stabilité du pays qui passe par celle des institutions.

Par ailleurs, les membres du REC rejettent toute tentative visant à diviser les provinces de l'Est et celle du Katanga.

Enfin les étudiants du Sud-Kivu écrivent : " Nous comptons sur votre sagesse et votre magnanimité pour préserver la démocratie issue de la récente constitution dans notre pays, dont les débats à l'Assemblée nationale, sous la houlette de Vital Kamerhe, sont la plus vivante illustration ".

Rédigée à Bukavu le 9 mars 2009 cette lettre porte notamment les signatures de Mwendanga Cirhuza, président ; Kabala Ngimbi, 1er vice-président, Munguakonkwa Biringanine, secrétaire général ; Mianitse Matabaro, secrétaire général chargé de communication.

mardi 10 mars 2009

L’ombre de la Conférence de Berlin-bis

Conflits frontaliers à répétition
Le Potentiel

A entendre et à lire des discours des chefs d’Etat africains et européens abondamment distillés sur Internet, il se dégage qu’une sorte d’injustice fut commise en faveur de l’ancienne propriété du roi belge de l’époque (Léopold II) lors de la Conférence de Berlin dont les travaux, débutés le 15 novembre 1884 s’achevèrent le 26 février 1885. Aussi, d’aucuns craignent que toutes ces ambitions mal contenues et des incidents frontaliers à répétition sur le tracé des bornes entre voisins de la RDC ne s’inscrivent dans la logique d’une convocation éventuelle de la Conférence de Berlin-bis à l’initiative de certains lobbies occidentaux.

Les relations entre la RDC et ses voisins évoluent depuis quelques décennies en dents de scie. Particulièrement avec les pays de la région des Grands Lacs. Relations diplomatiques et autres rompues en signe de protestation. A la base de cette animosité, des accusations mutuelles sur l’entretien des mouvements rebelles internes qui choisissent comme lieu de prédilection les territoires frontaliers.

C’est ainsi qu’il y a encore peu, le Rwanda, l’Ouganda et dans une moindre mesure le Burundi se regardaient en chiens de faïence. Des rébellions internes à ces trois pays avaient élu domicile sur le sol congolais tout comme différents mouvements rebelles congolais ont été lancés à partir des ces territoires voisins. Le Congo a payé le lourd tribut des agressions, occupations et rébellions successives en termes de pillages systématiques de ses ressources alors que des millions de Congolais sont morts au cours de ces conflits armés.

Des signes avant-coureurs

Parallèlement à cette tragédie qui tardait à s’éteindre du fait de l’implication des puissances d’argent, des dénonciations ont été émises autour d’un complot ourdi contre la RDC. Les documents en circulation faisaient état de la création probable d’un Etat dans l’Est de la RDC afin de faciliter l’exploitation des richesses minières et autres de l’ancienne colonie belge.
Cette exploitation illégitime est attestée par des témoignages de quelques intellectuels et universitaires congolais. Dans une conférence de presse à Kinshasa, le professeur Elikia M’bokolo affirmait avoir participé à une rencontre internationale où le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni avait déclaré, pince sans rire, que le problème dans la région des Grands Lacs était la RDC. Selon lui, « le Congo était un pays aux espaces immenses dont les habitants et les dirigeants ne savent ni occuper ni exploiter alors qu’à côté il y avait des voisins qui peinaient à survivre faute d’espace vital » Sic.

De là à faire un lien avec la thèse de la création d’un tutsiland ou d’un empire himatutsi il n’y avait qu’un pas à faire. Thèse qu’un autre intellectuel, Vangu Mambweni, avait développée avec documents à l’appui et illustrations abondantes quelques années auparavant. Il s’agit de l’ouvrage intitulé « Guerres préméditées dans la région des Grands Lacs ».

D’autres témoignages indiquent que le président rwandais Paul Kagame aurait fait les mêmes déclarations, dans des circonstances analogues que son homologue ougandais au sujet de la RDC. Lesquelles déclarations auraient bénéficié d’une oreille attentive dans la communauté internationale. Ce qui pourrait expliquer le soutien que les deux voisins ont reçu dans le conflit qui les opposait à la RDC. Puis, il y a eu la Conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement de la région des Grands Lacs. Une initiative saluée par tous dans la mesure où elle représentait le nouvel espoir pour la paix et la renaissance de cette partie de l’Afrique qui se mourait lentement mais sûrement. Des rencontres bilatérales et multilatérales entre pays membres sont initiées. Mais, il se remarque que la question du tracé des frontières revient toujours dans les discussions. C’est le cas du communiqué final de Ngurdoto en Tanzanie qui a retenu également la question sur la limitation des frontières. Pourquoi ? Des richesses qui se trouvent à la frontière commune ou qui sont situées non loin de ces frontières communes seraient-elles la cause principale de toutes ces revendications ?

Les réclamations de l’Angola

Parallèlement aux rencontres de cette conférence, de nouveaux drafts ont été mis en circulation, ravivant davantage la polémique sur une probable balkanisation du Congo. Dans la foulée, l’on a retenu ce que l’on a appelé le Plan Cohen (ancien secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des Affaires africaines) et le Plan Sarkozy (actuel président français).

Le temps d’oublier ces fameux plans, un incident est venu relancer la polémique que l’on croyait enterrée avec le développement politique et diplomatique de dernières semaines entre Kinshasa, Kampala et Kigali.

Depuis le milieu de la semaine dernière, des militaires angolais occupent deux villages du Bas-Congo, Sava Ina et Kuzi, dans le territoire de Mbanza-Ngungu. Les premières tentatives de règlement à l’amiable au niveau des responsables provinciaux respectifs n’ont rien changé à la donne. Au contraire, des témoins ont fait état de renforcement de la présence militaire angolaise et que d’autres villages du Bas-Congo seraient concernés.

Cet incident a vite rappelé à la mémoire collective l’affaire Kahemba (Bandundu) qui, en son temps, avait suscité des rencontres à tous les niveaux de l’Etat. Il a même été envisagé un arbitrage international, à défaut des archives d’anciens colonisateurs belges et portugais.
De nouveau, la RDC est occupée par un de ses voisins. Surtout que certaines sources indiquent que des officiels angolais souhaitent de nouvelles rencontres entre experts pour réexaminer le tracé des frontières héritées de la colonisation et sur lesquelles la population congolaise serait en train d’empiéter. Les tenants de la thèse de la balkanisation de la RDC se trouvent une fois de plus égratignés. Aussi, font-ils savoir que des réunions se tiennent dans certaines capitales européennes pour organiser une sorte de Berlin-bis afin de régler une bonne fois pour toute cette question épineuse de tracé des frontières qui met en conflits la RDC avec ses voisins.
Car, soutiennent-ils, après l’Angola, il n’est pas exclu que la Centrafrique, la Zambie ou le Soudan ne se mettent eux aussi dans la danse. Tant ce qui se passe à leurs frontières respectives est prémonitoire de ce nouveau conflit.

Par ailleurs, il nous revient qu’un plan serait monté au niveau international pour que des personnalités favorables à cette remise en question des frontières soient positionnées dans les différentes institutions de la République démocratique du Congo afin de faire aboutir la thèse de la convocation de Berlin-bis.

lundi 9 mars 2009

Joseph Kabila : « les hommes passent mais les institutions restent »

Le président de la République a ainsi réagi par rapport à la question des démissions des membres de l’Assemblée nationale. C’était au cours d’un point de presse qu’il a tenu samedi à Musienene, à 15 kilomètres de Butembo. Joseph Kabila a aussi évoqué sa tournée à l’Est du Congo, ainsi que les relation avec l’Ouganda. Ce dimanche, le président de la République a reçu en audicence les forces vives de la ville, rapporte radiookapi.net

Joseph Kabila à Goma

« Les hommes passent, mais les institutions restent », a déclaré le président de la République, Joseph Kabila, au sujet des démissions observées au bureau de l’Assemblée nationale. « Il n’y aucun commentaire à ajouter à ce sujet », a-t-il renchéri.

Au cours de ce point de presse, Josepk Kabila est revenu sur sa dernière rencontre avec son homologue ougandais Yoweri Museveni. « Les relations avec l’Ouganda s’améliorent au fil des jours », déclare-t-il. « Et très incessamment, la reprise des relations va se concrétiser avec la réouverture des ambassades dans les deux capitales respectives ». « Entre Kampala et Kinshasa, la reprise des relations n’est pas seulement politique, mais aussi économique », ajoute le président congolais. Kampala va fournir du courant électrique aux trois villes congolaises de Beni, Butembo et Lubero. Sur le plan militaire, le président rappelle que l’armée ougandaise est au côté des FARDC dans l’attaque des rebelles de Joseph Kony.

Joseph Kabila précise cependant que, d’ici fin mars, l’armée ougandaise va se retirer et l’opération va se poursuivre avec les FARDC, comme c’est le cas avec la traque des FDLR dans le Sud Kivu.

Joseph Kabila a reçu en audience les forces vives

Le président poursuit son séjour dans cette ville où il est arrivé jeudi dernier. Samedi, il a accordée une série d'audiences aux forces vives, notamment les autorités religieuses, les jeunes, les femmes et à la FEC. Ces audiences ont pour la plupart tourné autour des problèmes sécuritaires et de développement.

Le problème auquel est confronté le Nord-Kivu, en général, et le secteur de Butembo-Beni, en particulier, demeure l'insécurité liée à la présence des groupes armés étrangers, les tracasseries administratives et militaires, mais aussi les violences sexuelles.

Pour les déléguées des associations féminines, les auteurs de viols ne purgent souvent pas leurs peines. Elles demandent plus de rigueur dans l'application de la loi en la matière. Les jeunes, les femmes, tout comme les membres de la FEC, ont demandé au président de la République de se pencher sur la question du rétablissement de la paix dans les milieux ruraux, en vue de la relance de l'agriculture et la reconstruction de la province du Nord-Kivu.

Selon Polycarpe Ndivito, responsable de la FEC Butembo - Lubero, le président de la République a été attentif aux doléances des uns et des autres. Joseph Kabila a promis la poursuite de la traque des FDLR par les FARDC. Pour le cas des tracasseries administratives et militaires, le président a instruit le gouverneur de province de mettre fin, sans délai, à ce désordre.

dimanche 8 mars 2009

Les Léopards de la RD Congo créent la surprise en remportant le ChAN

Les Léopards de RDC ont remporté à Abidjan le premier Championnat d'Afrique des Nations face à une Black Star ghanéenne pourtant favorite. A Kinshasa, l'espoir renaît chez les supporters après une série de cuisants revers de leur équipe.



Des millions de cris et de klaxons s'élèvent dans la nuit chaude et humide qui vient de tomber sur Kinshasa : contre toute attente, la République démocratique du Congo (RDC) vient de remporter la première édition du Championnat d'Afrique des Nations, une compétition entre sélections nationales de joueurs évoluant exclusivement sur le continent.


Même les supporters les plus acharnés ne croyaient pas à la victoire de la RDC, récemment éliminée de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations et de la Coupe du Monde 2010.

Ce n'est qu'au cours des derniers jours que des banderoles "Tous derrière les Léopards" ou "Que vivent les Léopards", en majuscules, ont fait leur apparition dans la capitale.



Les Léopards entrent en transe


Dimanche après-midi, face à un sélection ghanéenne qui leur avait infligé une cuisante défaite 3-0 pendant la phase qualificative, les Congolais n'avaient rien à perdre.


Et ils ont surpris leurs adversaires. Agiles, visiblement heureux d'occuper la pelouse du stade Houphouët-Boigny d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, les Congolais rivalisent d'acrobaties.


Après une première période sans but, un long centre de Dioko Kaluyituka trouve la tête de Bongeli Lofo, qui envoie le ballon au fond des filets ghanéens dès le retour des vestiaires.


À Kinshasa, on se précipite sur le morceau de métal le plus proche pour faire résonner l'espoir de victoire. A la 74e minute, Lofo – encore lui – passe à Bedi Mbenza, qui tue le match. Score final : 2 à 0.


Dès lors, les Léopards ne se tiennent plus : le gardien Muteba Kidiaba entame une danse assise, talons et fesses rebondissant sur le sol pour célébrer le but de la victoire.


La fin de la partie relève du match de gala. Un congolais se permet quelques jongles entre deux passes. Le commentateur de la télévision congolaise abandonne le micro quelques instants, trop "émotionné".


Dans le quartier cossu de Macampagne, quelques gardiens en faction devant les portails de grandes villas ont suivi le match suspendus à leur poste de radio. "Je suis très enchanté", s'enthousiasme Didier Kisila, alors en poste. "Nous étions humiliés, nous n'avions plus d'espoir. Mais voilà la paix revenue, la Coupe, et les cinq chantiers (le programme de reconstruction lancé par le président Joseph Kabila). Quelle journée !"

CHAN-2009 - La RD Congo s'impose et retrouve le goût de la victoire

La RD Congo a remporté dimanche le premier Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2009) en battant en finale le Ghana (2-0), son premier titre depuis la Coupe d'Afrique 1974, quand le pays s'appelait encore Zaïre. Le CHAN, réservé aux joueurs "locaux", c'est-à-dire évoluant dans les championnats africains et non en Europe, n'a pas le prestige de la CAN, sa "grande soeur", mais les "Léopards" (les couleurs ont changé, le surnom est resté) sont heureux. "Aucun de nous n'était né quand la RDC a participé à une finale de CAN", rappelait avant le match le défenseur Gladys Bokese sur Radio France Internationale. Fortement articulé autour du Tout-Puissant Mazembe Lubumbashi (sept titulaires en finale), le grand club du moment, la RD Congo s'est détachée au tout début de la seconde période par Dioko Kaliyutika (46) avant d'assommer les Ghanéens grâce à Mbenza Bedi (76). La vedette des Jaunes et Bleus, Trésor Mputu (du TP Mazembe), n'a toujours pas marqué mais s'est créé des occasions. Il n'est pas sûr que cela suffise pour convaincre les recruteurs de l'attirer en Europe. Les "scouts" européens venus chercher la perle rare au CHAN en sont repartis déçus, les joueurs n'étaient pas aussi jeunes (autour de 23, 24 ans) que pour une CAN par catégorie d'âges, terrain de chasse préféré des recruteurs. Mis en place pour favoriser la progression des joueurs africains, confié à l'influent président de la Fédération ivoirienne, Jacques Anouma, le CHAN a globalement réussi sa première édition. Les 35.000 spectateurs de la finale ont sauvé le tournoi, un peu déserté hors des matches de la Côte d'Ivoire, pays organisateur qui n'a pas franchi le premier tour.

Sa tentative de rencontrer hier Kabila ayant échoué Kamerhe rentre bredouille de Beni

Sa tentative de rencontrer hier Kabila ayant échoué
Kamerhe rentre bredouille de Beni

Nyota TV
- Embarqué dans un avion de la Monuc à destination de Beni et défiant les règles élémentaires du protocole, l’actuel président de l’Assemblée nationale se vit renvoyé polimment

Ayant voyagé hier presqu’incognito par un avion de la Monuc en partance pour Beni, au Nord-Kivu où séjournait jusque vers la fin de la journée de jeudi le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, en état de disgrâce, a tenté en vain en arrivant sur place de le rencontrer. Défiant désespérément les règles protocolaires alors que le chef attitré de ce service d’Etat, Makonga lui avait signifié au préalable qu’il n’était nullement attendu à Beni, selon l’agenda du président de la République, il a préféré curieusement joué au « faux héros » de la série b. Le forcing de Kamerhe n’a malheureusement pas donné les résultats escomptés par lui. En faisant le déplacement de Beni, il voulait sans doute se faire son propre avocat, son aventure a naturellement tourné court. Les circonstances étant ce qu’elles sont, il a raté superbement le coche. Une fin de non recevoir lui a été opposée à son grand dam. Une réaction énergique qui en dit long sur la détérioration des rapports entre les deux personnalités. Dommage pour lui qui n’a pas su lire les signes de temps après la décision de l’Alliance pour la majorité présidentielle (Amp), la famille politique à laquelle il appartient, le poussant impérativement à la démission. Dans la soirée de jeudi dans la capitale, les partisans de Kamerhe ont propagé de fausses nouvelles selon lesquelles ce dernier venait de se réconcilier avec le chef de l’Etat à Beni à l’issue d’un entretien imaginaire. Intox oblige. Dans les milieux du Pprd, on était pourtant au courant de la « rencontre manquée » d’hier et on s’est réservé de tout commentaire.
Entamer une telle démarche téméraire sans avoir songé le moins de monde à faire amende honorable, étonne plus d’un observateur averti. L’actuel président de l’Assemblée nationale persiste, lui, dans le mutisme quand bien même son entourage déclare à qui veut l’entendre que ce dernier ne se fera hara-kiri qu’au 15 mars, date présumée de l’ouverture de la session parlementaire de mars. Ce qui est évident, c’est le fait que les jours de Kamerhe à la tête du perchoir sont comptés. On assiste aux derniers spasmes de celui qui a donné le meilleur de lui-même pour que cette institution puisse prendre de l’envol. On devra cependant reconnaitre que la politique a souvent des raisons que la logique ignore. Kamerhe qui est déjà dans le bain politique ne saurait l’ignorer.

Maintenir les grands équilibres
Dans l’entretemps, des combats d’arrière-garde sur fond de repositionnement sont menés au sein de l’Amp. Des ambitions sont signalées ça et là, elles ne seront sans doute pas faciles à gérer au niveau de la majorité. C’est dans ce cadre que l’on cite des noms tels que ceux de Nyabirungu, Sekimonyo, pour le Nord-Kivu ; de Yagi Sitolo, Me Kamoni, pour la province Orientale ; de Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba, ancien outsider à ce même poste en 2007, d’Evariste Boshab, secrétaire général du Pprd, pour le Kasaï occidental ; de Bertrand Ewanga pour l’Equateur ; de Okoto et de Me Tunda pour le Kasaï oriental ; de Kikaya Bin Karubi, pour le Maniema, de Nkulu Mwenze…
Selon des sources généralement bien informées, l’enjeu de la succession de l’actuel président de l’Assemblée nationale devra répondre à des critères objectifs tels que la primauté de l’équilibre régional et le poids électoral réalisé par la candidature du chef de l’Etat en provinces. D’où le remplaçant du président démissionnaire pourrait impérativement être issu de l’Est à moins bien sûr qu’au niveau du gouvernement, le poste de Premier ministre partant du remaniement dont on parle tant ne puisse être attribué à un originaire de cette même partie du pays auquel cas, le poste de speaker reviendrait à un originaire de l’Ouest. Tout porte à croire que les grands équilibres seront préservés. Ce qui voudrait dire que ce ne sont pas nécessairement ceux que l’on cite, aujourd’hui, qui pourraient figurer en bonne place. L’occasion faisant le larron, on compte faire dans la composition du futur bureau de la chambre basse des aménagements qui s’imposent. Jusqu’ici, le bureau ne reflétait pas la représentation nationale. On note que le bureau démissionnaire comportait deux ressortissants du Sud-Kivu (Kamerhe, Bahati) et deux du Bandundu (Mvuama et Gakosso). Cette imperfection devrait être corrigée.

Des bouleversements attendus

A en croire, les mêmes sources, la situation politique va s’éclaircir après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale et la tournée qu’effectue le chef de l’Etat en provinces au cours de laquelle il en profite pour nouer des contacts et échanger avec les forces vives. On croit savoir qu’il faudrait s’attendre à d’importants bouleversements sur l’échiquier politique dans les prochains jours dont seul le premier citoyen congolais détient le secret. Lr