KINSHASA (AFP) — La rébellion de Laurent Nkunda a accusé samedi l'armée congolaise d'"avancer" en "position de combat" sur des axes dans l'est du pays et averti qu'elle pourrait rapidement "se trouver au contact" de ses troupes.
L'armée congolaise a immédiatement rejeté ces accusations.
Dans un communiqué parvenu à l'AFP, le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) de l'ex-général Nkunda affirme que, dans le Nord-Kivu (est), "les troupes de la coalition gouvernementale progressent en position de combat dans les zones dont le CNDP s'est désengagé en vertu de sa déclaration unilatérale de cessation des hostilités du 29 octobre".
"Dans les prochaines heures, elles pourraient se trouver au contact des troupes du CNDP" sur plusieurs axes situés près de Kiwandja, à 80 km au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, poursuit le mouvement rebelle.
Le commandant des opérations de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu, le colonel Delphin Kahimbi, a démenti ces accusations, les qualifiant de "mensonges".
"C'est faux et archi-faux, les FARDC (Forces armées de la RDC) sont cantonnées dans leurs anciennes positions. Il n'est pas question pour elles de progresser vers les positions où le CNDP s'est désengagé", a-t-il déclaré à l'AFP, joint au téléphone par l'AFP depuis Kinshasa.
Pendant la reprise des combats fin août, le CNDP a infligé de sérieux revers à l'armée régulière, avançant jusqu'aux portes de Goma. Fin octobre, la rébellion a déclaré unilatéralement un cessez-le-feu mais considère qu'il ne concerne que l'armée congolaise et non les autres milices.
Le CNDP a mis en garde le gouvernement "qui devrait réfléchir par deux fois avant de s'élancer dans des aventures sans issue et dont il ne saurait sortir que ridiculisé, une fois de plus, alors qu'en se retenant, il a l'occasion de se grandir en se montrant responsable vis-à-vis du peuple qu'il a mission de diriger dans la paix et la sécurité.
La coalition gouvernementale, selon le CNDP, "prend l'énorme risque de compromettre le processus des négociations en cours à Nairobi alors que tout le peuple congolais entend passer les festivités de fin d'année dans la tranquillité et la paix totale".
Des pourparlers directs entre des délégations du gouvernement congolais et de la rébellion de Nkunda ont repris jeudi à Nairobi sous l'égide des Nations unies, après une interruption de six jours.
Les combats qui avaient repris fin août au Nord-Kivu avant de baisser considérablement en intensité fin octobre ont fait, selon des estimations de l'ONU, plusieurs centaines de morts et de blessés.
Les affrontements ont jeté sur les routes plus de 250.000 personnes, qui vivent dans des conditions déplorables.
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