dimanche 8 mars 2009

Sa tentative de rencontrer hier Kabila ayant échoué Kamerhe rentre bredouille de Beni

Sa tentative de rencontrer hier Kabila ayant échoué
Kamerhe rentre bredouille de Beni

Nyota TV
- Embarqué dans un avion de la Monuc à destination de Beni et défiant les règles élémentaires du protocole, l’actuel président de l’Assemblée nationale se vit renvoyé polimment

Ayant voyagé hier presqu’incognito par un avion de la Monuc en partance pour Beni, au Nord-Kivu où séjournait jusque vers la fin de la journée de jeudi le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, en état de disgrâce, a tenté en vain en arrivant sur place de le rencontrer. Défiant désespérément les règles protocolaires alors que le chef attitré de ce service d’Etat, Makonga lui avait signifié au préalable qu’il n’était nullement attendu à Beni, selon l’agenda du président de la République, il a préféré curieusement joué au « faux héros » de la série b. Le forcing de Kamerhe n’a malheureusement pas donné les résultats escomptés par lui. En faisant le déplacement de Beni, il voulait sans doute se faire son propre avocat, son aventure a naturellement tourné court. Les circonstances étant ce qu’elles sont, il a raté superbement le coche. Une fin de non recevoir lui a été opposée à son grand dam. Une réaction énergique qui en dit long sur la détérioration des rapports entre les deux personnalités. Dommage pour lui qui n’a pas su lire les signes de temps après la décision de l’Alliance pour la majorité présidentielle (Amp), la famille politique à laquelle il appartient, le poussant impérativement à la démission. Dans la soirée de jeudi dans la capitale, les partisans de Kamerhe ont propagé de fausses nouvelles selon lesquelles ce dernier venait de se réconcilier avec le chef de l’Etat à Beni à l’issue d’un entretien imaginaire. Intox oblige. Dans les milieux du Pprd, on était pourtant au courant de la « rencontre manquée » d’hier et on s’est réservé de tout commentaire.
Entamer une telle démarche téméraire sans avoir songé le moins de monde à faire amende honorable, étonne plus d’un observateur averti. L’actuel président de l’Assemblée nationale persiste, lui, dans le mutisme quand bien même son entourage déclare à qui veut l’entendre que ce dernier ne se fera hara-kiri qu’au 15 mars, date présumée de l’ouverture de la session parlementaire de mars. Ce qui est évident, c’est le fait que les jours de Kamerhe à la tête du perchoir sont comptés. On assiste aux derniers spasmes de celui qui a donné le meilleur de lui-même pour que cette institution puisse prendre de l’envol. On devra cependant reconnaitre que la politique a souvent des raisons que la logique ignore. Kamerhe qui est déjà dans le bain politique ne saurait l’ignorer.

Maintenir les grands équilibres
Dans l’entretemps, des combats d’arrière-garde sur fond de repositionnement sont menés au sein de l’Amp. Des ambitions sont signalées ça et là, elles ne seront sans doute pas faciles à gérer au niveau de la majorité. C’est dans ce cadre que l’on cite des noms tels que ceux de Nyabirungu, Sekimonyo, pour le Nord-Kivu ; de Yagi Sitolo, Me Kamoni, pour la province Orientale ; de Tshiongo Tshibinkubula wa Ntumba, ancien outsider à ce même poste en 2007, d’Evariste Boshab, secrétaire général du Pprd, pour le Kasaï occidental ; de Bertrand Ewanga pour l’Equateur ; de Okoto et de Me Tunda pour le Kasaï oriental ; de Kikaya Bin Karubi, pour le Maniema, de Nkulu Mwenze…
Selon des sources généralement bien informées, l’enjeu de la succession de l’actuel président de l’Assemblée nationale devra répondre à des critères objectifs tels que la primauté de l’équilibre régional et le poids électoral réalisé par la candidature du chef de l’Etat en provinces. D’où le remplaçant du président démissionnaire pourrait impérativement être issu de l’Est à moins bien sûr qu’au niveau du gouvernement, le poste de Premier ministre partant du remaniement dont on parle tant ne puisse être attribué à un originaire de cette même partie du pays auquel cas, le poste de speaker reviendrait à un originaire de l’Ouest. Tout porte à croire que les grands équilibres seront préservés. Ce qui voudrait dire que ce ne sont pas nécessairement ceux que l’on cite, aujourd’hui, qui pourraient figurer en bonne place. L’occasion faisant le larron, on compte faire dans la composition du futur bureau de la chambre basse des aménagements qui s’imposent. Jusqu’ici, le bureau ne reflétait pas la représentation nationale. On note que le bureau démissionnaire comportait deux ressortissants du Sud-Kivu (Kamerhe, Bahati) et deux du Bandundu (Mvuama et Gakosso). Cette imperfection devrait être corrigée.

Des bouleversements attendus

A en croire, les mêmes sources, la situation politique va s’éclaircir après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale et la tournée qu’effectue le chef de l’Etat en provinces au cours de laquelle il en profite pour nouer des contacts et échanger avec les forces vives. On croit savoir qu’il faudrait s’attendre à d’importants bouleversements sur l’échiquier politique dans les prochains jours dont seul le premier citoyen congolais détient le secret. Lr

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