mercredi 4 mars 2009

Kamerhe partira… et après ?

KLB)

Partira, partira pas ? Selon toute vraisemblance, le président de l’Assemblée nationale remettra sa démission le 15 mars prochain, à l’occasion de l’ouverture de la session ordinaire. Dans quelques jours, la messe sera dite. « Malheur à celui qui a vu le roi nu », déclare un proverbe bien de chez nous.

Un épiphénomène Malgré la forte pression exercée sur lui pour l’amener à jeter l’éponge, beaucoup de Congolais reconnaissent en Vital Kamerhe les qualités d’un grand homme d’Etat. Des qualités qui lui ont même valu la sympathie de plusieurs membres de l’opposition aussi bien parlementaire qu’extraparlementaire, au point que son départ annoncé n’est pas du goût de tous. Les observateurs avisés craignent que la controverse suscitée par cette affaire - qui n’est qu’un épiphénomène par rapport à la crise qui frappe le pays - occulte les problèmes majeurs auxquels les Congolais sont confrontés au quotidien, notamment la crise économique et financière, la vie chère, la hausse effrénée des prix des biens et services, la modicité et l’impaiement de salaires, le manque d’infrastructures de base, etc. Au vu de tous ces problèmes, qui attendent des solutions appropriées de la part des décideurs congolais, nombre d’observateurs se disent ahuris de voir que les dirigeants congolais concentrent leurs énergies sur un problème interne à une plate-forme politique, là où le bon sens devait leur recommander plutôt de réfléchir sur les voies et moyens de sortir de la crise. « C’est impensable et lamentable de voir des gens se réunir à un rythme effréné pour décider du sort, mieux de l’élimination politique de l’un d’entre eux, au lieu de consacrer leur temps à réfléchir sur les solutions adéquates à apporter à la crise multiforme qui accable les congolais ». Propos d’un membre de la chambre haute du Parlement, qui ne s’explique pas que les dirigeants congolais en soient réduits jusqu’à quémander de l’aide au près des institutions financières internationales pour payer les salaires des fonctionnaires de ce pays. Tout porte ainsi à croire que les étrangers se montrent plus préoccupés par le sort des Congolais que les décideurs congolais eux-mêmes. A l’instar d’autres analystes sérieux, notre interlocuteur déplore le fait que le gouvernement congolais ne se soit pas suffisamment concentré sur les efforts visant à atteindre le point d’achèvement, qui devait lui permettre d’obtenir l’effacement de sa lourde dette auprès des institutions de Bretton Woods (11 milliards Usd) et de devenir enfin crédible pour espérer emprunter encore. Où sont les Chinois dans la crise ? Voilà un pays totalement en faillite, en cessation de paiement, et où des dirigeants insouciants s’adonnent à cœur joie aux querelles politiciennes qui n’avancent en rien les conditions de vie de la population ! Dépité, l’interlocuteur du Phare, qui est d’avis que Kamerhe partira certes, se demande alors ce qui va se passer une fois le président de la chambre basse viré. Quelle est la capacité du gouvernement à faire réellement face à la crise qui étrangle les Congolais, alors que tous les indicateurs montrent que le pays se dirige tout droit dans le mur ? Et que les Congolais se demandent où sont passés les partenaires chinois dans cette crise, eux qui étaient présentés comme l’alternative crédible aux caprices des occidentaux.

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